Désormais très présentes sur nos routes, avec des chiffres de vente qui ont connu une forte progression ces dernières années1 (162 106 voitures électriques ont été immatriculées en 2021, en hausse de 46% par rapport à 2020), les voitures électriques continuent pourtant de cristalliser un certain nombre de « mythes ». Plus polluante qu’une voiture thermique, incapable de réaliser de longs trajets et même dangereuse à l’usage, la voiture électrique véhicule son lot d’idées reçues… Info ou intox ? Décryptage.
Idée reçue n°1 : les voitures électriques sont moins bonnes pour le climat que les voitures thermiques en prenant en compte leur cycle de vie complet.
C’est faux. En France, un véhicule électrique émet 77% d’émissions de CO2 en moins qu’une voiture essence.
Ce constat s’obtient en prenant en compte l’utilisation (les véhicules électriques n’émettent pas de gaz d’échappement), l’électricité utilisée pour la recharge, mais aussi l’énergie nécessaire notamment pour produire les batteries qui équipent ces véhicules. Plusieurs études confirment ce bilan en faveur de l’électrique, en comparaison avec une voiture thermique (essence ou diesel) utilisée dans des conditions classiques.
Mais la manière dont est produite l’électricité utilisée pour charger le véhicule influe sur l e bilan carbone global. Une voiture chargée avec de l’électricité issue du charbon et du gaz naturel aura un bilan moins glorieux qu’une voiture chargée par de l’énergie issue de ressources renouvelables comme le vent ou le soleil.
Mais dans le pire des cas, selon la Fédération européenne pour le transport et l’environnement (T&E),. «avec une batterie de Chine et un véhicule conduit en Pologne, où l’électricité est surtout produite avec du charbon, une voiture électrique émet 22% de CO2 de moins qu’un véhicule diesel et 29% qu’un véhicule essence, sur sa durée de vie totale » peut-on lire dans les colonnes d’Auto Plus qui partage les résultats de l’étude.
Idée reçue n°2 : les voitures électriques ont une autonomie trop limitée pour répondre aux besoins de déplacements quotidiens.
C’est faux ! L’autonomie des véhicules électriques est plus que suffisante pour une utilisation quotidienne « classique » en France. 80% des automobilistes français effectuent moins de 50 kilomètres par jour.
Une distance largement couvrable plusieurs fois par semaine par une voiture électrique avant d’être rechargée. Même en élargissant à tous les déplacement, d’après l’Observatoire des territoires, « en dehors de l’Île-de-France, le temps moyen consacré à se déplacer est de 1h19 minutes par personne et par jour ; chacun parcourt en moyenne 36 kilomètres en une journée en réalisant 4,4 déplacements » explique l’Observatoire des Territoires. Là encore, c’est à la portée de la quasi-totalité des véhicules électriques.
Il n’est pas pertinent de chercher une « autonomie moyenne » pour les voitures électriques. Une telle donnée n’existe d’ailleurs pas non plus d’ailleurs pour les voitures thermiques, tant l’offre est hétérogène. De la citadine au SUV, les rayons d’actions sont variables. Selon les conditions de route (ville ou autoroute) et le comportement du conducteur, l’autonomie peut grandement varier. De 112 kilomètres pour la modeste citadine Honda e 35,5 kWh sur autoroute à 560 kilomètres sur route pour la Volkswagen ID.4 77 kWh.
Lisez à ce sujet les résultats compilés « Autonomie et consommation des véhicules électriques » par l’Argus.
Idée reçue n°3 : en électrique, les bornes de recharge ne sont pas assez nombreuses et empêchent les grands trajets.
Commençons par un fait que beaucoup de gens ignorent et qui permet pourtant de faire tomber de nombreuses barrières : les véhicules électriques peuvent être branchés sur le même type de prise que votre machine à café ou votre téléviseur ! Cela signifie que la recharge à la maison peut se faire avec une prise dédiée et/ou un équipement puissant pour gagner du temps, mais peut aussi par défaut s’effectuer avec une prise domestique.
Il est important de le préciser, car la majorité des automobilistes peuvent se satisfaire de cette recharge à la maison. Si vous effectuez la plupart de vos pleins de carburant à la station la plus proche, rouler en électrique ne va pas bouleverser vos habitudes. Même pour celles et ceux qui vivent en appartement, les prises de recharge se développent dans les parkings privés et espaces dédiés. Le « droit à la prise » rend le financement de ces équipements toujours plus simple.
Et pour aller plus loin ? La moitié des aires de services d’autoroute sont aujourd’hui équipées de bornes de recharge rapide (164 aires de service). Début 2022, la France compte plus de 4000 bornes à haute et très haute puissance qui permettent une recharge en moins de 20 minutes. 43 700 points de recharge sont disséminés sur le territoire.
Pour repérer les bornes installées,
Chargemap propose un outil de localisation de ces bornes de recharge pour vous aider à mieux apprécier le maillage du territoire, qui continue de se développer.
Et si le réseau est encore peu dense, l’augmentation des ventes des voitures électriques pousse tant les politiques que les prestataires privés à déployer toujours plus de points de recharge.
Au niveau européen, le nombre de bornes est encore trop faible selon l’Association des constructeurs européens d’automobiles. Au total, 6,8 millions de bornes seront nécessaires pour satisfaire les besoins de l’ensemble des conducteurs européens de véhicules zéro émission ou à faibles émissions selon l’ACEA et McKinsey. Pour y parvenir, il faudrait installer 14 000 bornes par semaine, soit 7 fois plus que ce qui est installé actuellement.
