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L’électrique, la seule option crédible pour décarboner (rapidement) le transport routier.

Les émissions du secteur du transport ont progressé de 9 % entre 1990 et 2019, là où elles ont diminué de 28 % pour l’ensemble des autres secteurs.

L'électrique, la seule option crédible pour décarboner (rapidement) le transport routier.

Le transport de marchandises est l’un des secteurs les plus émetteurs de gaz à effet de serre. Les émissions du secteur du transport ont progressé de 9 % entre 1990 et 2019, là où elles ont diminué de 28 % pour l’ensemble des autres secteurs. En retard sur le développement des modes ferroviaires et fluviales de transport des marchandises, la France peut négocier ce virage et réduire l’impact environnemental du secteur en encourageant le passage à l’électrique.

Les chiffres de l’impact du transport sur l’environnement

La France compte environ 680 000 camions, bus et cars (c’est-à-dire des engins relatifs au transport de marchandises ou de personnes). Ils ne représentent que 6 % de la circulation et 2 % du parc routier. Mais ces poids lourds sont responsables de 22 % des émissions du secteur du transport !

Aux yeux de l’Union européenne, la neutralité carbone passe par l’électrification du transport routier. Ceci est censé permettre une réduction du niveau moyen des émissions des poids-lourds neufs de 15 % d’ici 2025 et de 30 % d’ici 2030. 

Mais cet objectif est inatteignable sans le déploiement d’un réseau dense de bornes de recharge et les progrès des batteries. Sans cela, les camions ne pourront effectuer les longs trajets qui leur incombent.

D’autres énergies plus propres comme l’hydrogène ou le gaz naturel ont également leur place, en attendant que les batteries proposent des capacités plus fortes. L’utilisation de biocarburants peut accompagner le remplacement du parc, majoritairement composé de camions et autres bus à motorisation diesel. Car à ce jour, les poids lourds électriques représentent moins de 0,1 % du parc, soit un peu plus de 3 000 véhicules seulement.

Les atouts de l’électrique pour les poids lourds

Pourtant, électrifier sa flotte lorsque l’on est propriétaire de camions, bus ou cars, devient un véritable enjeu. Les prestataires de services de transport ont obligation de communiquer la quantité de CO2 émise pour chaque prestation. 

Cette réglementation est issue de la loi Grenelle 2 et a été déployée le 1er octobre 2013. Mais jusqu’à présent, les associations de consommateurs ou les acteurs de la transition énergétique ne s’en sont pas encore saisi. 

Électrifier les poids-lourds permet aussi une meilleure indépendance énergétique et une meilleure gestion des charges fixes. Face à des prix du carburant qui fluctuent fortement, le prix de l’électricité – bien qu’en hausse lui aussi ces derniers mois – est moins soumis à des variations fortes à la hausse comme à la baisse. Cela permet de disposer d’une meilleure estimation du coût de chaque transport, et donc in fine de l’activité.

Passer sa flotte à l’électrique permet des gains en matière de maintenance. Les poids-lourds électriques ne possèdent pas d’embrayage ou encore de boîte de vitesse, ce qui réduit les opérations de suivi des éléments mécaniques. Pas de vidange d’huile, pas d’entretien du moteur à combustion ou de risque de casse de pièces coûteuses. On estime que l’entretien d’un poids-lourd électrique est inférieur de 35 % à celui d’un poids-lourd doté d’un moteur thermique.

Pour le moment limité, l’offre de poids-lourds se développe. Les constructeurs ont saisi l’enjeu des PL électriques… qu’on espère voir plus nombreux sur nos routes demain.