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Accompagner la transition

Comment accompagner les garagistes pour aider à l’électrification du parc automobile

Alors que les véhicules éléctriques se démocratisent sur nos routes, il devient de plus en plus nécessaire pour nos garagistes de se former à leur maintenance. Cette dernière est en effet bien différente de leurs homologues thermiques.

Treize ans. Il ne reste que treize ans avant 2035, date à laquelle l’Union Européenne interdira pour de bon l’immatriculation des nouveaux véhicules à moteur thermique sur le sol du vieux continent – selon une décision ayant émané du Parlement Européen au début du mois de juin 2022. Treize ans, ça peut paraître très long, et pourtant, à l’échelle d’un changement aussi important et nécessaire que celui de se passer d’énergies fossiles dans nos transports – privés ou publics -, c’est infiniment court. Et dans toutes les discussions sur la transition écologique et le passage vers des mobilités plus douces pour l’environnement, il existe une catégorie d’acteurs que l’on a tendance à beaucoup trop souvent oublier. Une catégorie d’acteurs qui occupe pourtant un rôle essentiel, et qu’on est toujours heureux d’avoir sous la main en cas de pépin : les garagistes.

Depuis une décennie maintenant, et la lente incorporation des véhicules électriques au parc automobile français (5663 immatriculations de voitures particulières en 2012, 162106 en 2021), les garagistes voient en effet leurs habitudes professionnelles chamboulées. On ne s’occupe pas d’un moteur à explosion, qu’il soit diesel ou essence, comme l’on s’occupe d’un moteur hybride.. et encore moins d’un moteur électrique. Il est donc nécessaire pour les mécaniciens, chargés de service-après-vente et autres techniciens de se former à ces problématiques qui tendent à devenir la norme dans les prochaines décennies. 

Opérer sur les véhicules électriques nécessite impérativement de respecter certains cadres légaux particuliers, valables pour une durée de trois ans à compter de l’apprentissage dans des organismes de formation continue tels que le CNFCE. Selon le décret n°2010-1118, une habilitation permettant « la reconnaissance par un employeur de la capacité d’une personne à accomplir les tâches fixées en toute sécurité » est en effet obligatoire depuis le 1er janvier 2013.  Et pour citer la norme UTE C18-550, « l’employeur est dans l’obligation de remettre une habilitation électrique à tout son personnel non électricien qui doit intervenir à proximité d’une installation électrique ». Ces habilitations sont nommées B1L, B2L, B1VL ou B2VL pour les électriciens exécutants ou les chargés de travaux ou bien B1XL et B2XL pour les dépanneurs. 

Tout pour la sécurité

Elles sont particulièrement importantes à respecter pour d’évidentes raisons de sécurité. En effet, il ne faut pas s’ôter de l’esprit que dans “véhicule électrique”, il y a “électrique”. Objet sous tension dûe à sa nature, une voiture électrique possède une batterie alimentant tous ses composants, une batterie d’une puissance moyenne de 400 volts, mais pouvant monter à près de 800 selon les modèles. Pour éviter tout risque d’électrocution, d’électrisation ou bien encore de brûlure, les formations visant à délivrer les habilitations se focalisent en premier lieu sur la sécurisation de l’opérateur, mais aussi de tout individu pouvant se trouver à proximité immédiate du lieu de réparation. Elles portent par exemple sur l’utilisation d’un outillage adapté et répondant à la norme NF EN 60900 / CE 16090, selon laquelle les outils doivent être testés soit sur courant alternatif à 1000 volts, soit sur courant continu à 1500 volts. Ils doivent d’autant plus être reconnus comme OE – Original Equipment -, et donc ne jamais avoir été modifiés. Il est aussi impératif de disposer d’une tenue d’isolation adaptée, comportant lunettes et gants de protection. 

Les formations traitent aussi bien évidemment de la mécanique d’un véhicule électrique. Ces derniers contenant infiniment moins de pièces que leur contrepartie thermique – on retrouve par exemple moins de 20 éléments dans un moteur alimenté par batterie, à comparer aux  2000 de celui d’une voiture à essence -, et certains, comme la batterie, n’ayant ni la même taille ni la même importance, les problématiques s’avèrent bien différentes. L’informatique de bord ayant pris une place prépondérante, il est nécessaire de s’instruire sur l’analyse des différents codes d’erreur permettant de déceler, puis traiter, une éventuelle panne. Un apprentissage permettant aussi d’identifier les différentes technologies de batteries et de leur recharge, de systèmes de gestion électriques, de transmission, de freinage régénératif ou bien encore de capteurs utilisés par les différents constructeurs. 

Enfin, qui dit “transition écologique” dit aussi “mise à jour du garage”. Ce dernier aura en effet besoin de bénéficier d’une nouvelle configuration et de nouveaux équipements pour répondre aux contraintes de ces types de motorisation – et notamment pour ce qui concerne le levage du bloc batterie. Des contraintes qui, là aussi, sont évoquées dans les formations d’habilitation aux véhicules électriques. Alors, que vous soyez garagiste en plein cœur du XVIème ou dans un village de province, n’attendez pas !